[Récit]Les changements d'un temps.
Posted: 11 May 2007, 10:44
Partie I
Les deux frères et l'enfant.
Le cavalier finit par revenir au galop, les flancs de sa monture, encore humide par la traversée de la rivière, contrastait avec l’acier noirci plaqué contre son corps. Il stoppa l’animal face à un second individus, et sur la rive, la brève discussion entre l’arrivant et son suzerain effleura les fines oreilles d’un jeune homme, qui d’un air timide, caché derrière un des nombreux sapins de l’orée du bois, observait les bouches s’agiter.
« Personne, mon seigneur, nos frontières semblent vides de toutes présences, d’autres éclaireurs viendront nous avertir de la véracité de l’information » Lança le cavalier d’une voix forte, certaine, avant de reprendre « Nous attendons vos ordres ». Le seigneur, reconnaissable par la fleur d’Elfenes gravé sur son gant droit, ne dit mot, se contentant de lever doucement une main vers les cieux. A ce geste, la petite troupe qui le suivait, composait de cavaliers aux allures de loups, de soldats plus ou moins mal équipés, d’hommes libres en souliers cloutés, de serfs en haillons, portant à dos ou à charrette affaires et autres, cessèrent à l’unisson la lente avancée. Ils ne restèrent que quelques secondes plongées dans le mutisme, avant de commencer les préparatifs pour la nuit. Ils venaient enfin de sortir d’une foret qui ne les avaient que trop ralentis, leurs geules noires, ou vêtements quelques fois en lambeaux, prouvaient la rudesse de l’exercice.
Parmi ces gens, peu avant le coucher du soleil, les frères Noths étaient les premiers à avoir montés leur tente, une lumière d’ailleurs, était perceptible de l’extérieur, filtré par le tissu de lin. Ils discutaient, l’un et l’autre du voyage évidemment, mais également d’autres sujets, beaucoup de questions sur l’avenir incertain. Le plus jeune était imberbe, le visage frais mais grave laissait paraître une certaine maturité d’esprit malgré son appartenance à la classe ouvrière, facilement reconnaissable à sa tunique grise. Quant au second, l’aîné, lui était tout autre. Ses cheveux d’or, contrastant avec la tignasse noire de son frère, se mêlaient à la barbe avant de retomber sur des épaules bien carrées. Une physionomie puissante qui imposait le respect, mais aussi l’amitié, par le sourire constant qui ornait ses lèvres pulpeuses. Lui était paysan, Etherien sans doutes, car il portait, à la mode de chez eux, une branche de houx sur sa tête blonde.
« Mes avis l’aîné » Lança l’Oréthornien après avoir bu sa gorgée « Mes avis, qu’ils nous feront traverser l’océan, cela doit bien faire seize jours qu’ils nous promènent dans les bois » Le colosse, lui, se contenta de fixer l’interlocuteur, préférant manger que parler « Pour aller ou ? Je me le demande, rajouta-il d’une voix songeuse, on ne déplace hommes, femmes, et biens pour le simple plaisir de voir du pays. Que passe par la tête de nos seigneurs alors que tout allait si bien ? » Mais à ces mots, le frère ne put s’empêcher de relever la tête, ses sourcils qui se fronçaient, exprimaient pour une des très rares fois un semblant de colère « Vous autres les bâtisseurs, devaient avoir bien de la chaume dans les yeux pour ne pas constater la situation » Grogna t’il entres ses dents de nacre « Les récoltes sont mauvaises, il ne pleut plus dans les vallées, ni sur les hauteurs, les irrigations ne portent plus une seule goutte, qui viendra te nourrir si on à plus d’eau ? » « Par Oréthorne ! S’exclama le brun, avons-nous fait tout ce voyage depuis Midgard, afin de vivre dans une foret, et apprendre des décennies plus tard qu’il existe des bois ou l’eau ne vient pas ? » Mais c’est à voix basse que lui répondit son frère blond « Y’à de la sorcellerie la dessous te dis-je, trop de fléaux qui arrivent en même temps, quels péchés avons-nous commis ? La sécheresse, les sauterelles, et ces araignées géantes qui purulent.. » Il ne termina sa phrase, les deux hommes se fixaient dans un silence inspirant la crainte qu’on parfois les simples gens face à des événements qui dépassent leur entendement.
Celui-ci toutefois, fut vite rompu par l’arrivée d’un jeune enfant sous la tente « Ou étais tu ? Tu nous inquiétais petit galopin ! Attends toi ! Que je m’en vais te donner une sacrée … » Le temps que le brun se leva, voila l’enfant blottis dans les bras du semi géant, riant à pleins poumons « Allons, allons, il à raison, tu ne devrai pas te promener ainsi de nuit aussi loin de nos foyers, mais ou étais tu pour l’amour de Carn ? » « Je suivais notre seigneur, il semblait grave et sévère » Dit l’enfant « Le jour ou tu verras le suzerain de ton oncle en joie, répondit-il avec tendresse toujours en souriant, c’est qu’Oréthorne sera parmi nous » Méneos le Brun, car tel était son nom, retourna à sa place sur la peau de chèvre, son index vint à se lever en direction du colosse « Ne plaisantes pas avec ces choses là, nous vivons de grands événements et tu le sais, en rire ne porterait que préjudice à notre entreprise. Quant à toi mon neveu » Le regard se porte sur le petit chose « Je t’interdit de sortir ainsi de nuit, nous arrivons aux frontières, qui sait ce qu’il peut se passer. En attendant que tes parents nous rejoignent, tu es sous notre responsabilité, alors je te prie de bien vouloir nous obéir »
Ainsi cette famille Oréthorniène était. Tandis que l’un grondait, le second rompait le pain avec le petit être, prêtant peu d’attention aux dires. Les joues encore teinté d’un rose qu’on les enfants de ce pays, il somnolait sur les genoux qu’on voulait bien lui prêter laissant l’épaisse main parcourir ses boucles. Celui-ci était naît sur les terres qu’ils venaient de quitter, ils ne comprenaient autres langues que celle qui berçait son enfance contrairement aux plus vieux. Comme tout les siens, il craignait l’inconnu, vivre aussi loin des autres civilisations les avaient habitués à cela. Le voyage était un de ces inconnus, n’ayant jamais quitté son village, il était à la fois horrifié et curieux de ce qu’il trouverait. Quand l’enfant fut endormit, on prit soin de le couvrir pour qu’il ne prenne froid. Les guerres, les maladies, les famines, avaient ôté la vie de tant d’enfants, alors on les choyait tel des trésors avec grand amour.
« Ou irons crois-tu ? » Dit une voix, parmi la pénombre qui allait croissante au déclin de la bougie. « Aux origines peut-être, vers les cotes » Un nouveau silence se fit entendre « Qu’attends tu de l’avenir frère ? » « Je » Hésitation « Je ne sais pas, nous ne pouvons revenir en arrière, nos terres sont invivables, mais je ne veux d’une nouvelle guerre pour que nous ayons le droit de vivre, nous avons trop souffert » « Alors prions, qu’Oréthorne nous garde » « Oui qu’il nous garde.. Bonne nuit » Les ténèbres finirent par remporter sur la lumière, laissant les hommes seuls dans le noir.
Les deux frères et l'enfant.
Le cavalier finit par revenir au galop, les flancs de sa monture, encore humide par la traversée de la rivière, contrastait avec l’acier noirci plaqué contre son corps. Il stoppa l’animal face à un second individus, et sur la rive, la brève discussion entre l’arrivant et son suzerain effleura les fines oreilles d’un jeune homme, qui d’un air timide, caché derrière un des nombreux sapins de l’orée du bois, observait les bouches s’agiter.
« Personne, mon seigneur, nos frontières semblent vides de toutes présences, d’autres éclaireurs viendront nous avertir de la véracité de l’information » Lança le cavalier d’une voix forte, certaine, avant de reprendre « Nous attendons vos ordres ». Le seigneur, reconnaissable par la fleur d’Elfenes gravé sur son gant droit, ne dit mot, se contentant de lever doucement une main vers les cieux. A ce geste, la petite troupe qui le suivait, composait de cavaliers aux allures de loups, de soldats plus ou moins mal équipés, d’hommes libres en souliers cloutés, de serfs en haillons, portant à dos ou à charrette affaires et autres, cessèrent à l’unisson la lente avancée. Ils ne restèrent que quelques secondes plongées dans le mutisme, avant de commencer les préparatifs pour la nuit. Ils venaient enfin de sortir d’une foret qui ne les avaient que trop ralentis, leurs geules noires, ou vêtements quelques fois en lambeaux, prouvaient la rudesse de l’exercice.
Parmi ces gens, peu avant le coucher du soleil, les frères Noths étaient les premiers à avoir montés leur tente, une lumière d’ailleurs, était perceptible de l’extérieur, filtré par le tissu de lin. Ils discutaient, l’un et l’autre du voyage évidemment, mais également d’autres sujets, beaucoup de questions sur l’avenir incertain. Le plus jeune était imberbe, le visage frais mais grave laissait paraître une certaine maturité d’esprit malgré son appartenance à la classe ouvrière, facilement reconnaissable à sa tunique grise. Quant au second, l’aîné, lui était tout autre. Ses cheveux d’or, contrastant avec la tignasse noire de son frère, se mêlaient à la barbe avant de retomber sur des épaules bien carrées. Une physionomie puissante qui imposait le respect, mais aussi l’amitié, par le sourire constant qui ornait ses lèvres pulpeuses. Lui était paysan, Etherien sans doutes, car il portait, à la mode de chez eux, une branche de houx sur sa tête blonde.
« Mes avis l’aîné » Lança l’Oréthornien après avoir bu sa gorgée « Mes avis, qu’ils nous feront traverser l’océan, cela doit bien faire seize jours qu’ils nous promènent dans les bois » Le colosse, lui, se contenta de fixer l’interlocuteur, préférant manger que parler « Pour aller ou ? Je me le demande, rajouta-il d’une voix songeuse, on ne déplace hommes, femmes, et biens pour le simple plaisir de voir du pays. Que passe par la tête de nos seigneurs alors que tout allait si bien ? » Mais à ces mots, le frère ne put s’empêcher de relever la tête, ses sourcils qui se fronçaient, exprimaient pour une des très rares fois un semblant de colère « Vous autres les bâtisseurs, devaient avoir bien de la chaume dans les yeux pour ne pas constater la situation » Grogna t’il entres ses dents de nacre « Les récoltes sont mauvaises, il ne pleut plus dans les vallées, ni sur les hauteurs, les irrigations ne portent plus une seule goutte, qui viendra te nourrir si on à plus d’eau ? » « Par Oréthorne ! S’exclama le brun, avons-nous fait tout ce voyage depuis Midgard, afin de vivre dans une foret, et apprendre des décennies plus tard qu’il existe des bois ou l’eau ne vient pas ? » Mais c’est à voix basse que lui répondit son frère blond « Y’à de la sorcellerie la dessous te dis-je, trop de fléaux qui arrivent en même temps, quels péchés avons-nous commis ? La sécheresse, les sauterelles, et ces araignées géantes qui purulent.. » Il ne termina sa phrase, les deux hommes se fixaient dans un silence inspirant la crainte qu’on parfois les simples gens face à des événements qui dépassent leur entendement.
Celui-ci toutefois, fut vite rompu par l’arrivée d’un jeune enfant sous la tente « Ou étais tu ? Tu nous inquiétais petit galopin ! Attends toi ! Que je m’en vais te donner une sacrée … » Le temps que le brun se leva, voila l’enfant blottis dans les bras du semi géant, riant à pleins poumons « Allons, allons, il à raison, tu ne devrai pas te promener ainsi de nuit aussi loin de nos foyers, mais ou étais tu pour l’amour de Carn ? » « Je suivais notre seigneur, il semblait grave et sévère » Dit l’enfant « Le jour ou tu verras le suzerain de ton oncle en joie, répondit-il avec tendresse toujours en souriant, c’est qu’Oréthorne sera parmi nous » Méneos le Brun, car tel était son nom, retourna à sa place sur la peau de chèvre, son index vint à se lever en direction du colosse « Ne plaisantes pas avec ces choses là, nous vivons de grands événements et tu le sais, en rire ne porterait que préjudice à notre entreprise. Quant à toi mon neveu » Le regard se porte sur le petit chose « Je t’interdit de sortir ainsi de nuit, nous arrivons aux frontières, qui sait ce qu’il peut se passer. En attendant que tes parents nous rejoignent, tu es sous notre responsabilité, alors je te prie de bien vouloir nous obéir »
Ainsi cette famille Oréthorniène était. Tandis que l’un grondait, le second rompait le pain avec le petit être, prêtant peu d’attention aux dires. Les joues encore teinté d’un rose qu’on les enfants de ce pays, il somnolait sur les genoux qu’on voulait bien lui prêter laissant l’épaisse main parcourir ses boucles. Celui-ci était naît sur les terres qu’ils venaient de quitter, ils ne comprenaient autres langues que celle qui berçait son enfance contrairement aux plus vieux. Comme tout les siens, il craignait l’inconnu, vivre aussi loin des autres civilisations les avaient habitués à cela. Le voyage était un de ces inconnus, n’ayant jamais quitté son village, il était à la fois horrifié et curieux de ce qu’il trouverait. Quand l’enfant fut endormit, on prit soin de le couvrir pour qu’il ne prenne froid. Les guerres, les maladies, les famines, avaient ôté la vie de tant d’enfants, alors on les choyait tel des trésors avec grand amour.
« Ou irons crois-tu ? » Dit une voix, parmi la pénombre qui allait croissante au déclin de la bougie. « Aux origines peut-être, vers les cotes » Un nouveau silence se fit entendre « Qu’attends tu de l’avenir frère ? » « Je » Hésitation « Je ne sais pas, nous ne pouvons revenir en arrière, nos terres sont invivables, mais je ne veux d’une nouvelle guerre pour que nous ayons le droit de vivre, nous avons trop souffert » « Alors prions, qu’Oréthorne nous garde » « Oui qu’il nous garde.. Bonne nuit » Les ténèbres finirent par remporter sur la lumière, laissant les hommes seuls dans le noir.