La vie de Batouka...

[Batouka]

Le vent soufflait comme à son habitude en les plaines de la région des vertes clairières. Moins rude que l’hiver venant de s’écouler, il était d’une chaleur et d’une douceur presque estival, il apportait avec lui l’espoir d’une bonne récolte.

Batouka retira un instant son chapeau de paille, passant une main sur son front pour en retirer la sueur, il s’appuyait sur sa fourche de bois noircie par le temps. Il respirait profondément profitant des moindres instants que lui offrait la vie, car ceci, était toute sa vie. La terre qu’il aimait tant s’étendait sous ses pieds, cette terre nourricière qui lui offrait son labeur, son pain.

Au bruit des sabots sonnant lourdement , il releva son visage vers le cavalier qui s’approchait. Mais son regard plein de curiosité s’éclaira d’un large sourire amicale : le cavalier en fit de même, et prit en premier la parole.

- Holà Batouka ! Réleas ! Lança-t’il.
- Salutation Tresh ! répondit le paysan avec son simple et habituel sourire
- J’espère ne point t’importuner l’ami, je suis en mission et j’en profite pour te rendre visite tant que je suis dans les environs! Qu’est-ce que tu deviens?
- Tu as bien fais vieux, ma masure n’est pas loin, rentrons histoire de parler autour d’une boisson fraîche et de quoi tenir le vendre muet !

Quelques paroles s’échangèrent en route, les deux compagnons arrivèrent à une petite maison à un unique étage. Le cheval trouva du foin, et les hommes de la bière. Autour de leurs chopes ils continuèrent leur discussion.

- Hé bien, je vois que notre seigneur à fait bon choix en t’attribuant cette parcelle de terre, tout ceci à l’air de bien tourner. Tu as bonne mine, la nature te fait du bien...
- Quant à toi, tu as l’air inquiet... J’avais souvenir de toi plus gras, un bien grand bouffie étais tu avant que je ne quitte l’armée, et regarde comme ton visage est pale!
- Hélas... Nous n’avons pas tous la chance d’avoir de la terre, je suis toujours à l’armée et les récentes guerres m’apportent bien de soucis, oui! On dit que trois Albaroth ont été brûlés visages face à Midgard. Ils auraient, contre la volonté du seigneur, monté une forte troupe et tué grand nombre de Hordeux. Les criminels ont été punis mais la menace de guerre demeure.. nos troupes longent la frontière Nord et Est, on ne sait jamais…
- Hum... Je n’aime pas ses sombres présages.. Que les Trolls et les sauvages restent dans leurs pays de fous, je ne voudrais être appelé à la guerre en ces fichues montagnes, ou bien être lancé dans les forets d’Hibernia.
- En parlant d’Hibernia, il semblerait que le droit de passage et de chasse nous fut retiré en ces lieux
- Pff... Menaces en l’air, qui se soucie de ces chevaliers, plus des fantômes, des ombres qu’un danger. Serviteurs du bon vouloir de l’empereur, ne suscitent aucune crainte;
- Hum... Encore une fois, espérons que les diplomates rattrapent le coup. Danger ou pas, je ne voudrais aller la bas tuer de l’Elfe. Je suis las du sang.
- Mais vieux, es tu venu pour me parler de guerre ?
- Non… En fait, une chose me tracassait, je ne connais pas ton histoire malgré toutes ses années passées à tes cotés… J’aimerais que tu m‘en face le récit...
- Mon histoire, mon histoire.. Elle n’est pas exceptionnelle tu sais.
- Conte la moi quand même !
- Soit, alors écoute… Sache l’ami, que je n’ai ni père, ni mère, enfin.. Je veux dire que je ne les connais point, ils sont pour moi inexistants. Mes parents adoptifs disent m’avoir trouvé quelque part, non loin de la citée d’Avalon, peu être que mes véritables parents se trouvent encore en cette ville qui sait ? Enfin, j’ai vécu longtemps dans une famille Midgarienne, des Nordiques comme vous dites.. Ils étaient simple paysan, comme je le suis maintenant, cultivant une terre que le seigneur Anathorne encore jeune à l’époque, leur avait donné non loin du Gouffre d’Arithorne que son ancêtre avait consolidé il y a plusieurs générations.
- Le roi leur avait donné de la terre en Midgard ?
- Oui, à l’époque ou les Albaroth qui avaient élue comme capital le Gouffre d’Arithorne, protégeaient le royaume. Soucieux qu’aucun Midgarien ne connaissent la famine, ils avaient donné à chaque famille une parcelle de terre, partageant équitablement les espaces.. Enfin, c’était avant la grande guerre…
- Que s’est il passé ?
- Bah, peu avant de te connaître, les sauvages commenceraient à revendiquer le pays, jaloux, désirant plus qu’ils ne le devaient. nombreux clans et familles furent massacré car ils refusaient de se plier à leurs lois. Ce fut le même cas pour ma famille dont, mon frère, enfin, mon frère d’esprit comme vous dites! Mon frère venait de prêter allégeance à Anathorne. Il fut tué dans un piège de la Horde, sous le nombre des assaillants... Enfin, Anathorne ayant réuni tous ses vassaux, commença à faire reculer les usurpateurs. Et nous, nous nous connûmes ce fameux jour, ou nous avions assiégé le château de Midgard, où les lâches s’étaient terrées.
- Oui je m’en rappelle! Tu venais tout comme moi, de prêter allégeance au Roi. J’avais suivi les pas de mon père en m’engageant dans l’armée Oréthorniène, pour devenir Albaroth par la suite. Oui, je me rappelle, jeune que tu étais, la haine emplissait ton regard, nous aurions dû mettre le feux à ce maudit château !
- Oui nous aurions dû! Mais tu connais notre seigneur… Se laissant prendre aux demande de grâces de la Horde, pensant qu’ils se replieraient ayant pris enfin en compte la leçon, il nous ordonna de lever le siège.. Ce fut notre perte.
- Oui, il ne leur fallut que très peu d’années pour se lier avec d’autres clans. Combien ont ils donné penses tu ? Enfin, je n’étais pas à la bataille du gouffre.
- Moi j’y étais, et je peu te dire que ce fut un carnage ! A six contre un, nous ne pouvions que perdre.. Les survivants purent se retirer par les sous terrains.
- Commencèrent alors les années noires, notre armée n’avait plus de royaume à défendre, plus de but, or celui de faire payer ces ordures.
- Que voulais tu faire ? l’ennemi était trop bien installé, et puis, il réussit à nous faire passer pour des monstres, leur propagande fut efficace.
- Une propagande est toujours efficace quand on tue ceux qui ne mordent pas à l’hameçon, mais continue ton récit !
- Après, nous nous sommes séparés comme tu le sais! Toi, tu devais continuer à servir dans l’armée, moi je fus de ceux qui partirent pour l’Atlantis, pour fonder le nouveau royaume.. Anathorne espérait fonder sur ce continent, un royaume fort et neuf. Le fait d’avoir découvert nombreuses reliques Oréthorniennes ne fit que l’enthousiasmer… Nous fumes actifs tandis que tu bataillais, et comme mes parents je me mis à exploiter la terre. Ce ne fut pas une mince affaire, une rude besogne nous attendait en ces lieux pour aménager la terre. Un temps humide nous rongeait les os. Mais par bonheur, nous réussîmes à surpasser les plus grands obstacles.
- Heureusement.. Car les guerres ne mènent à rien, mais ton travail oui ! Nous avons désormais un foyer, une terre propre à nous, où tous ont droit d’exil. J’ai bon espoir en le royaume, sa puissance ne cesse de croître tandis que celle des autres déclinent. Le commerce avec l’empire ne fera qu’améliorer les affaires.
- Du blé pour le peuple, du travail pour les mains, la paix pour les âmes.. Que demander de plus ? Enfin, tu as là mon histoire. Je ne suis qu’un simple paysan, l’ami, j’ai été soldat comme toi durant un bref instant, mais je supporte mal le poids de la lame. Une histoire banale, et simple! Mais dis moi, que fais tu en la région ?
- Je dois réunir les vassaux de Séléniord, des diplomates tentent d’atténuer nos récentes tensions. Ils n’arrivent pas à croire que Anathorne n’a jamais ordonné l’extermination de leur force! Que pensent ils ? Que des hommes qui portent une haine profonde envers eux se laissent marcher sur les pieds ? Même la haine peut faire désobéir à un ordre, enfin, ils ont payé de leur vie. Mais bon, préparons nous, on ne sait jamais!
- Ma lame et mon armure sont prêtes! Un mot de mon Seigneur et je serai la pour défendre le royaume.
- Qu’il en soit ainsi ! Pour ma part, je me retire, je suis en retard et je dois être avant le coucher de la nuit, au château.
- Puisse Oréthorne guider tes pas frère!
- Et que l’aigle te protège !

Sur ces mots, les deux hommes se séparèrent laissant Batouka d’un air songeur, ponctuant le nouveau chapitre d’une vie.
Un nouveau chapitre de sa vie allait s’écrire!