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[BG] Nerzhel le bon

Posted: 28 Mar 2006, 18:26
by Nerzhel
Nerzhel devient bon...

Nerzhel, pour une raison des plus banales, c'est-à-dire la soif, s’approcha d’un lac afin de s’y abreuver. Il se mit à genoux sur le sol et plongea les mains dans l’eau pour les ramener, remplies de ce liquide, à ses lèvres. Comme toujours, lorsque se produisit une chose soudaine et imprévisible, il y assista d’une manière presque indifférente. Il compris qu’après, une fois au fond de l’eau, qu’un inconnu l’avait poussé violemment. Il se débattait –faisant des gestes dénués de sens- dans cette eau répugnante, mais impossible pour lui de rejoindre la surface, il était comme aspiré au fond de l’eau. Quand il ouvrit les yeux, il vit, au bord du lac, devant lui, un individu l’observant, n’affichant aucune émotion sur son visage. Celui-ci était vêtu d’une robe de mage de tissu vert sombre, le tout recouvert d’une ample cape munie d’une capuche cachant à demi son visage dans sa pénombre. Il était armé d’un bâton d’aspect simple mais joli. Nerzhel, toujours dans l’eau, décida de ne plus se débattre et de se laisser porter à la surface. Mais rien, cette force mystérieuse continuait de le maintenir au fond du lac. A bout de souffle il finit par s’évanouir.

Ses paupières se levèrent calmement, mais ce calme ne dura pas, quand il reprit ses esprits, il se leva brusquement, empli d‘une panique effroyable, couvert d’eau.
Il regarda partout autour de lui sans vraiment enregistrer les détails de ce qu’il voyait. Tout à coup l’inconnu resurgit devant lui, bâton en main, ses deux yeux rouges le dévisagèrent d’une manière inquiétante. Nerzhel, surpris, recula en titubant et tomba sur le sol. L’inconnu plaça la pointe de son bâton à la gorge de Nerzhel. Mais le plus étrange, c’est que Nerzhel, bon combattant et magicien qu’il est ne put rien faire sous la dextérité assaillante de l’inconnu. «
_ Mais qui êtes vous ! Cria Nerzhel fou de rage.
_ Haha, l’inconnu lâcha un petit rire moqueur puis reprit ; Tu parles trop ! »
Puis de sa main libre, il fit un geste de bas en haut. Nerzhel, maintenant démuni de paroles sous l’ensorcellement de l’inconnu, fit des gestes dénués de sens sous la panique. Il repoussa la pointe de sa gorge, sortit une épée de sa ceinture et engagea le combat. Il donna un coup de droite à gauche visant ses jambes.
Jamais pris au dépourvu, l’inconnu bondit à deux mètres de hauteur sans avoir fléchi les jambes plus que pour sauter dans une flaque, et son pied droit vint brutalement à la rencontre du visage de Nerzhel.
Le choc le fit tituber vers la droite et la souffrance qu’il provoqua le fit lâcher son arme. Et à ce moment-là, le puissant Nerzhel se sentit faible… très faible. Les deux lanceurs de sorts étaient maintenant face à face prêts à se faire flamber. Mais quelque chose retenait Nerzhel, il ne pouvais plus bouger, plus parler.
« _ Je me nomme Randorig.
Nerzhel, complètement soumis ne put bien évidement rien répondre. Randorig lui tournait autour comme s’il réfléchissait à son sort futur.
Il reprit d’un ton amical malgré la scène qui venait de se produire :
_Je vais te conter une histoire, écoute bien ! »
Alors Randorig s’assit à terre, alluma un feu devant lui, et commença son discours.

« Un être, dès sa plus jeune enfance, se fit capturer ainsi que sa famille par des mercenaires d’une guilde d’esclavagistes. Un jour, ils devinrent gladiateurs, et sans le savoir, cet être tua son frère en usant d’une magie puissante … Après s’être enfui, il se fit héberger par un vieillard bien sympathique qui mourut peu de temps après. Il devint ensuite l’esclave du mal, le servant aveuglément. Il fit partie des Infernum Decatenum, de la Légion Noire et de l’In Nomine Satanas, toutes trois des guildes du mal. Mais le pire, c’est qu’il possédait tout ce qu’il fallait pour être un homme bon, un homme de foi, il pouvait se tracer un avenir des plus glorieux… »
Nerzhel dut subir toutes ces vérités sans pouvoir dire quoi que ce soit. Randorig reprit un instant après, toujours d’un ton monotone.
« Je voudrais revenir sur le moment où tu as tué ton frère et perdu ta famille par la même occasion, rappelle-toi de cette terrible souffrance que tu as dû endurer !! »
Nerzhel afficha un visage triste, quelques larmes encore chaudes coulaient sur ses joues. Randorig refit un geste comme celui d’il y a peu, mais cette fois, l’effet a été bien plus douloureux. Toutes les images de ce moment terrible s’entrechoquèrent dans l’esprit de Nerzhel.
Randorig lui frappa le corps avec son bâton, et lui cria : « Maintenant tu ressens la même chose qu’ont ressenti les proches de tes victimes !!
Et c’est comme ça que tu crois servir Lucifer ainsi que d’autres démons !?
Te rappelles-tu des carnages provoqués par la Légion Noire dont tu faisais partie ?
Te rappelles-tu des pillages, des viols, sans aucune raison apparente, sauf celle de servir Lucifer ? C’est navrant !
Tu te crois fou, mais tu n’es rien d’autre qu’un faible personnage prouvant sa modeste force en faisant des actes d’une cruauté implacable.
Tu vaux bien mieux que cela ! » A ce moment-là, une chose des plus étranges se produisit : les deux personnages n’étaient plus au bord du lac, le décor avait changé. Ils se trouvaient maintenant dans la cage où Nerzhel avait été laissé à l’abandon. Il, était assis sur le sol mais pouvait cette fois bouger et parler. Mais il ne fit absolument rien. Après un long moment de calme, Randorig rompit le silence en annonçant :
« Je te laisse réfléchir, à une prochaine fois ! » Et d’un simple claquement de doigt, son corps se dématérialisa petit à petit pour ne laisser plus que poussière.

Nerzhel demeura quatre jours et quatre nuits enfermé dans cette cage sans boire ni manger obnubilé par son passé. Laissé à l’abandon, condamné à réfléchir sur ces actes passés. Ce qu’il fit d’ailleurs à merveille. Mais à la fin de ces quatre jours, un nouveau changement de décor survint.
Il se trouvait cette foi ci dans la maison où un viel homme nommé Tyrael l’avait hébergé. Mais celui-ci était sur un lit, mourant.
Et la scène de sa mort, se répéta une deuxième fois, de la même manière.
« Porte-toi bien mon enfant… et ne laisse pas la pénombre te ronger ! » Tyrael ferma les yeux lentement et sa respiration s’arrêta, son visage à l’expression figée affichant un sourire serein et confiant … Tyrael le sage n’était plus, son âme avait rejoint les cieux… encore une fois.
Un trou noir, et voilà que les deux êtres se trouvaient autour d’un feu en pleine forêt. Cela ne parut pas surprendre Nerzhel, qui restait plongé dans sa tristesse. Randorig, d’une voix douce, entama la conversation : « Tu l’aimais, hein ? ». Il ne répondit pas, fixant le sol de ses deux yeux emplis de larmes. Randorig répéta à voix basse : Ne laisse pas la pénombre te ronger… Puis d’une voix peu aimable il ajouta : L’as-tu fait ?! Nerzhel, d’un ton paisible, rétorqua: « J’ai beaucoup réfléchi… vous m’avez changé… Mais qui êtes-vous ? Et comment connaissez-vous toutes ces choses sur mon passé ?
Voyons… je suis toi … » Répondit Randorig, un sourire de joie illuminant lentement son visage. Nerzhel, des plus surpris, leva les yeux, mais Randorig n’était plus là…