[Récit] La guerre à regret
Posted: 25 Nov 2005, 10:19
Une élégante ombre elfique marchait doucement, à pas réguliers mais prudents entre les arbres de Nyr Hibernia. Il arrêta devant une arche d'arbres bizarrement pliés, et il n'eut besoin que de fermer les yeux en silence et y marcher pour y disparaître complètement, se retrouvant dans une parcelle de forêt enchantée, à l'abris des regards indiscrets.
D'autres gens comme lui, tout habillés de verts, une broche d'argent en forme de feuille, étaient dans la petite clairière de boisé, autour d'un feu, en train de se communiquer par un langage des signes fort complexe et presque trop rapide pour qu'un oeil normal ne puisse suivre les mouvements de doigts des êtres qui communiquaient.
D'autres étaient en train de s'entraîner entre eux, un peu plus loin, aux armes de corps à corps et de jet, avant que l'elfe ne fasse son apparition. À cette entrée, tous le regardèrent et le silence qui n'était entrecoupé que par les lames qui s'entrechoquait devint total. Tous se rassemblèrent autour du feu, saluant respectueusement l'elfe lorsqu'il se présenta devant eux. Ils semblaient tous attendre quelque chose, certains les yeux pétillants, d'autres plein d'espoir, d'autres plus inquiets. Au total, ils devaient être environ une quinzaine. Avant qu'il ne s'assoie, une elfe qui ressemblait étrangement au nouvel arrivant s'approcha de lui, et lui fit une accolade de bienvenue, manifestant son bonheur de le voir.
L'elfe déposa son arsenal antique par terre, resta debout, et par un geste familier de la main, convia les autres à s'asseoir. Il commença à bouger les mains et les doigts avec une habileté extrême, et c'est ainsi qu'une conversation de muets s'entama.
SANADOR: Mes frères, mes soeurs, mes amis. Je suis heureux de tous vous savoir ici, en bonne condition. Je n'ai que de mauvaises nouvelles à rapporter. Les rumeurs dont Zygshinveld nous avait mis au courant sont malheureusement vraies. Les Drow sont effectivement revenus. Vous n'avez peut-être pas tous l'âge pour les avoir rencontrés en personne à une époque où ils étaient un peuple bon, mais vous en avez déjà tous entendu parler autour du feu.
ÉLISTANIA: Je leur ai parlé plus d'une fois dans le passé, et ils m'avaient semblé sages, et sûr d'eux-mêmes. Ce qui leur est arrivé n'aurait pas dû se passer, mais nous prenons sur nous le blâme autant que les autres, pour n'avoir point réagit.
OKLOS: Je me rappelle d'eux, j'en avais vu plusieurs de loin, mais je n'avais réellement eu de conversation avec eux. Les rumeurs sont tout ce qui m'est parvenu, mais je n'ai pas laissé ces calomnies emporter mon jugement.
KAYLA: J'ai déjà été ami avec l'un d'entre eux. Ils ne méritaient effectivement pas ce qu'ils ont eu. Portons le fardeau, portons le poids des erreurs de notre passé sur nos épaules.
OLVARETH: Comme les Feuilles Argentées l'ont toujours fait. Que devons-nous faire à partir de ce moment?
EMERESH: Laissez Sanador terminer. Il en a probablement davantage à nous dire.
SANADOR: Effectivement. Je serai bref. Ils sont hostiles à toutes les races présentes à l'époque, et les jugent coupables de les avoir fait souffrir tout ce temps. Ils auraient manifestement passé ces quelques milliers d'années sous terre, et y ont survécu. Je les ai rencontrés, leur ai parlé, et me suis rendu compte, malheureusement, qu'ils sont irrécupérables.
Les hiberniens se regardèrent tous un bref instant, une vague de peine par parcourant visiblement, et ils se retournèrent vers Sanador de nouveau.
EMERESH: Les combattre?
SANADOR: Effectivement. J'ai déjà eu l'occasion de me mesurer à eux.
Tous regardèrent Sanador intensément, attendant une suite à cette étonnante affirmation.
SANADOR: Ils sont à la hauteur des rumeurs qui courent à leur sujet. La protection des habitants de ces terres, et particulièrement les hiberniens, reste évidemment notre priorité. Si les Drow sont seuls dans un coin où ils ne trament rien, ne font rien, ne peuvent -potentiellement- nuire à personne, laissez-les. Il convient de leur faire comprendre qu'ils ont une place dans ce monde, mais que les autres races ont également la leur, et que la coexistence est possible.
ÉLISTANIA: La violence est-elle la seule solution viable?
SANADOR: Ils ne comprendront rien d'autre, selon plusieurs témoignages et ma triste expérience personelle. Sanador fit une pause avant de continuer, sur un air un peu plus hésitant. Des mortels les suivent. Ils les aident en tous points... et nous devront les arrêter également. Bien que cela ne soit pas dans nos plans, dans nos aspirations et nos buts, il faudra en venir à bout tout de même. Toutefois... si vous avez l'occasion de disposer des Drow sans tuer ou même blesser leurs suivants, c'est évidemment la solution la plus souhaitable.
Un vent de regret passa ostensiblement parmi les Feuilles Argentées à cette annonce. Emeresh, toujours aussi solide et discipliné, fut le premier à bouger à nouveau après cette nouvelle.
EMERESH: D'autres recommandations, Feuille Sage?
SANADOR: Emeresh, j'aimerais que tes talents nous servent à nouveau. J'ai rapporté une mèche de cheveux de l'un d'entre eux. J'ignore si ça sera suffisant, mais j'aimerais que nous puissions bénéficier d'un talisman qui puisse au moins nous avertir d'un danger Drow environnant. J'aimerais également, dans la mesure du possible, des bottes ou des sandales pour tous, qui puisse permettre une agilité et une vitesse accrue. Ils sont rapides, et se tiennent en groupe, nous en auront besoin.
EMERESH: Je ferai mon possible.
SANADOR: Olvareth, passe nos armes en révision, et assures-toi qu'elles ne puissent pas être brisées. Le métal des armes des Drow est particulier, je n'ai pas eu le temps de voir, mais la sensation du métal croisé n'a pas été agréable. Kayla, il nous faudra une quantité de flèches spirituelles assez incroyable. Que l'entraînement ne relâche point. Surveillez vos arrières plus que jamais. Gardez-vous près des villes si vous avez besoin de répit. Certains habitants semblent être disposés à offrir de l'aide pour les repousser. Mais comme à l'habitude, ne leur faites appel qu'en dernier recours. Nous ne voulons pas de mort inutile.
ALADRIAM: On se croirait en guerre, Sanador.
Sanador soupira doucement en regardant son frère, avant de lui exprimer:
SANADOR: Nous sommes en guerre, mon frère. Nous le sommes.
D'autres gens comme lui, tout habillés de verts, une broche d'argent en forme de feuille, étaient dans la petite clairière de boisé, autour d'un feu, en train de se communiquer par un langage des signes fort complexe et presque trop rapide pour qu'un oeil normal ne puisse suivre les mouvements de doigts des êtres qui communiquaient.
D'autres étaient en train de s'entraîner entre eux, un peu plus loin, aux armes de corps à corps et de jet, avant que l'elfe ne fasse son apparition. À cette entrée, tous le regardèrent et le silence qui n'était entrecoupé que par les lames qui s'entrechoquait devint total. Tous se rassemblèrent autour du feu, saluant respectueusement l'elfe lorsqu'il se présenta devant eux. Ils semblaient tous attendre quelque chose, certains les yeux pétillants, d'autres plein d'espoir, d'autres plus inquiets. Au total, ils devaient être environ une quinzaine. Avant qu'il ne s'assoie, une elfe qui ressemblait étrangement au nouvel arrivant s'approcha de lui, et lui fit une accolade de bienvenue, manifestant son bonheur de le voir.
L'elfe déposa son arsenal antique par terre, resta debout, et par un geste familier de la main, convia les autres à s'asseoir. Il commença à bouger les mains et les doigts avec une habileté extrême, et c'est ainsi qu'une conversation de muets s'entama.
SANADOR: Mes frères, mes soeurs, mes amis. Je suis heureux de tous vous savoir ici, en bonne condition. Je n'ai que de mauvaises nouvelles à rapporter. Les rumeurs dont Zygshinveld nous avait mis au courant sont malheureusement vraies. Les Drow sont effectivement revenus. Vous n'avez peut-être pas tous l'âge pour les avoir rencontrés en personne à une époque où ils étaient un peuple bon, mais vous en avez déjà tous entendu parler autour du feu.
ÉLISTANIA: Je leur ai parlé plus d'une fois dans le passé, et ils m'avaient semblé sages, et sûr d'eux-mêmes. Ce qui leur est arrivé n'aurait pas dû se passer, mais nous prenons sur nous le blâme autant que les autres, pour n'avoir point réagit.
OKLOS: Je me rappelle d'eux, j'en avais vu plusieurs de loin, mais je n'avais réellement eu de conversation avec eux. Les rumeurs sont tout ce qui m'est parvenu, mais je n'ai pas laissé ces calomnies emporter mon jugement.
KAYLA: J'ai déjà été ami avec l'un d'entre eux. Ils ne méritaient effectivement pas ce qu'ils ont eu. Portons le fardeau, portons le poids des erreurs de notre passé sur nos épaules.
OLVARETH: Comme les Feuilles Argentées l'ont toujours fait. Que devons-nous faire à partir de ce moment?
EMERESH: Laissez Sanador terminer. Il en a probablement davantage à nous dire.
SANADOR: Effectivement. Je serai bref. Ils sont hostiles à toutes les races présentes à l'époque, et les jugent coupables de les avoir fait souffrir tout ce temps. Ils auraient manifestement passé ces quelques milliers d'années sous terre, et y ont survécu. Je les ai rencontrés, leur ai parlé, et me suis rendu compte, malheureusement, qu'ils sont irrécupérables.
Les hiberniens se regardèrent tous un bref instant, une vague de peine par parcourant visiblement, et ils se retournèrent vers Sanador de nouveau.
EMERESH: Les combattre?
SANADOR: Effectivement. J'ai déjà eu l'occasion de me mesurer à eux.
Tous regardèrent Sanador intensément, attendant une suite à cette étonnante affirmation.
SANADOR: Ils sont à la hauteur des rumeurs qui courent à leur sujet. La protection des habitants de ces terres, et particulièrement les hiberniens, reste évidemment notre priorité. Si les Drow sont seuls dans un coin où ils ne trament rien, ne font rien, ne peuvent -potentiellement- nuire à personne, laissez-les. Il convient de leur faire comprendre qu'ils ont une place dans ce monde, mais que les autres races ont également la leur, et que la coexistence est possible.
ÉLISTANIA: La violence est-elle la seule solution viable?
SANADOR: Ils ne comprendront rien d'autre, selon plusieurs témoignages et ma triste expérience personelle. Sanador fit une pause avant de continuer, sur un air un peu plus hésitant. Des mortels les suivent. Ils les aident en tous points... et nous devront les arrêter également. Bien que cela ne soit pas dans nos plans, dans nos aspirations et nos buts, il faudra en venir à bout tout de même. Toutefois... si vous avez l'occasion de disposer des Drow sans tuer ou même blesser leurs suivants, c'est évidemment la solution la plus souhaitable.
Un vent de regret passa ostensiblement parmi les Feuilles Argentées à cette annonce. Emeresh, toujours aussi solide et discipliné, fut le premier à bouger à nouveau après cette nouvelle.
EMERESH: D'autres recommandations, Feuille Sage?
SANADOR: Emeresh, j'aimerais que tes talents nous servent à nouveau. J'ai rapporté une mèche de cheveux de l'un d'entre eux. J'ignore si ça sera suffisant, mais j'aimerais que nous puissions bénéficier d'un talisman qui puisse au moins nous avertir d'un danger Drow environnant. J'aimerais également, dans la mesure du possible, des bottes ou des sandales pour tous, qui puisse permettre une agilité et une vitesse accrue. Ils sont rapides, et se tiennent en groupe, nous en auront besoin.
EMERESH: Je ferai mon possible.
SANADOR: Olvareth, passe nos armes en révision, et assures-toi qu'elles ne puissent pas être brisées. Le métal des armes des Drow est particulier, je n'ai pas eu le temps de voir, mais la sensation du métal croisé n'a pas été agréable. Kayla, il nous faudra une quantité de flèches spirituelles assez incroyable. Que l'entraînement ne relâche point. Surveillez vos arrières plus que jamais. Gardez-vous près des villes si vous avez besoin de répit. Certains habitants semblent être disposés à offrir de l'aide pour les repousser. Mais comme à l'habitude, ne leur faites appel qu'en dernier recours. Nous ne voulons pas de mort inutile.
ALADRIAM: On se croirait en guerre, Sanador.
Sanador soupira doucement en regardant son frère, avant de lui exprimer:
SANADOR: Nous sommes en guerre, mon frère. Nous le sommes.